La ministre Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de la Culture, de l'Environnement et des Ressources Marines de la Polynésie française, et Ratu Epenisa Cakobau, chef de la Confédération Kubuna, ont tous deux signé une déclaration officielle des Voix Autochtones des îles et de de la ceinture du Pacifique, dans leur appel à l'interdiction de l'exploitation minière des grands fonds marins. Cette industrie destructrice est promue non seulement par les sociétés minières mais aussi par l'Autorité internationale des Fonds Marins. Elle constitue une menace imminente pour la santé de nos océans.
A propos du vote de septembre dernier de la Polynésie française pour une interdiction temporaire de l'exploitation minière des fonds marins, le Ministre des Ressources Marines, Heremoana Maamaatuaiahutapu, a déclaré que cela devrait être un exemple pour ses voisins du Pacifique.
"Nous devons convaincre nos cousins du Pacifique d'arrêter cette folie." dit Maamaatuaiahutapu.
Comme Ratu Epenisa Cakobau l'a également souligné :“E da kila vinaka tu na bibi kei na yaga ni noda boto ni sauloa e na noda vanua ko Viti. Sa toso cake tiko ga na kena yavalati. Sa noqu kerekere me da maroroya na noda boto ni sauloa me baleti ira na noda kawa mai muri.”
“En tant que peuple autochtone, nous devons prendre position sur la protection de nos océans. L'exploitation minière en haute mer menace notre patrimoine culturel et la santé de notre planète. Nous appelons les gouvernements du monde et l'Autorité Internationale des Fonds Marins à mettre mettre fin à cette industrie dangereuse et protéger nos océans pour les générations à venir."
L'appel à l'action des Voix Autochtones, lancé au début de ce mois, a pris de l'ampleur et de la force avec le soutien de plus de 200 signataires et personnalités influentes, dont le président Tommy Remengesau des îles Palaos; Nainoa Thompson, de la Polynesian Voyaging Society à Hawaï; Sebastián Yancovic Pakarati, Koro Nui o te Vaikava, de Rapa Nui; Jonathan Mesulam de Solwara Warriors en Papouasie-Nouvelle-Guinée ; Frank Brown, chef héréditaire de la Première Nation Heiltsuk au Canada; Violet Sage Walker, présidente du Conseil Tribal des Chumash du Nord aux États-Unis; Hinano Murphy de Polynésie française; et d'autres dirigeants influents du monde entier.
La déclaration complète appelle les gouvernements du monde et l'AIFM à promulguer une interdiction de l'exploitation minière en haute mer avec effet immédiat. Les signataires mis en évidence et la déclaration complète sont accessibles ici.. L'exploitation minière des grands fonds marins a des conséquences irréversibles sur la biodiversité marine et bouleverse la capacité qu’a l’océan pour réguler notre climat.La science est claire : cette industrie doit être arrêtée. En 2022, 12 Gouvernements se sont opposés à l'exploitation minière en haute mer pour empêcher la délivrance de licences minières qui pourraient commencer dès juillet 2023. Un nombre de constructeurs automobiles, grandes entreprises, et institutions financières se sont également engagés à exclure ces minerais de leurs activités.
Ces récentes signatures du Ministres Maamaatuaiahutapu et du Chef Ratu Epenisa Cakobau soulignent l'urgence et la grandeur de la menace que représente l'exploitation minière en haute mer pour la santé de l'océan et la vie qui en dépend. Elles ont eu lieu après une marche de protestation qui a eu lieu le 4 février dernier à Vancouver, conduite par des ONGs, des groupes d'étudiants et des leaders autochtones des pays et territoires les plus touchés du Pacifique.
Selon la déclaration qui sera remise à l'Autorité Internationale des Fonds Marins en Jamaïque à l’occasion de ses réunions de mars prochain, et facilitée par la Blue Climate Initiative avec le soutien de ses partenaires membres de la Deep Sea Conservation Coalition:
“ Nous refusons d’autoriser tout dommage supplémentaire à notre océan sacré, de sacrifier davantage le réseau vital complexe dont nous faisons partie et dont nous dépendons pour notre survie, et de brader l'avenir de nos enfants et la vie sur notre planète.”